Yolande Suzanne

YOU MUST PLAY THE GAME AND LEAVE A MESSAGE !!!

Thanks

Une des intrigues quand on est enfant est de savoir pourquoi notre aspect physique est-ildifférent de celui de nos amis(ies). Voici la réponse que m’a donné Papou. Ca a donc été un plaisir de relire cette histoire dans un livre de C. Beyala que je viens de commencer !

« Au commencement, était le monde, il n’y avait pas de blanc,

il n’y avait pas de noir,

juste quatre esprits aux quatre coins du monde

et le monde était complet sans blanc ni noir.

Il aurait pu continuer ainsi, il était plein,

il y avait tout

Y compris les quatre esprits.

Ils n’étaient ni hommes, ni femmes,

ils n’étaient ni blancs, ni noirs

Ils se réunissaient à la lune pleine, lorsque mes chants

des montagnes se jetaient dans les arbres,

lorsque les feux des volcans irradiaient

les quatre versants de la terre.

Ils se jouaient des tours,

C’étaient à qui étaient le plus malin.

L’un avalait la lune, l’autre le soleil,

L’un engloutissaient les mers, l’autre les forêts.

Ils se jouaient des tours et c’était très bien ainsi.

Ils se passa un événement,

Et l’ordre du monde en fut perturbé.

Un jour, un des esprits bouda la réunion.

Il n’étala pas ses charmes,

Il refusa de jouer, ou de faire des tours de passe-passe qui allégeaient la vie des esprits,

et rendit triste la fête

Les autres esprits le questionnèrent :

_ Pourquoi ne veux-tu pas nous montrer ta magie ?

et il répondit :

_ Mes talents sont à moi, je n’ai pas à les partager.

Les autres esprits conclurent que ces réunions n’avaient plus d’intérêt,

si chacun allait vers soi, rien que vers soi.

Ils se séparèrent et ne se revirent plus.

Ils s’ennuyèrent.

Chacun meubla ses jours comme il put.

Ils fabriquèrent des hommes et des femmes.

Ils firent autant d’âmes qu’il y avait d’hommes sur la terre.

Ils s’ennuyèrent encore.

Ils peignirent les humains sans se consulter.

Il y eut des Noirs

Il y eut des Blancs

Il y eut des Jaunes

Il eut des rouges.

Certains aux yeux bleus, d’autres bridés.

Certains aux cheveux lisses, d’autres bouclés ou crépus.

De l’ennui n’acquirent des races.

De l’égoïsme naîtront des guerres. »

Les arbres en parlent encore, Calixthe BEYALA